dimanche 18 mai 2008

La maison de l'ogre







Autrefois je pensais qu'il fallait écrire avec des cailloux blancs afin de pouvoir retrouver son chemin. Aujourd'hui je vois qu'un peu de mie de pain suffit et qu'il faut avancer dans l'obscurité en se servant des traces confuses laissées dans la forêt, de ce qui reste de lumière et si je vois, comme aujourd'hui la lampe de la maison de l'ogre, je suis content car elle éclaire cette page où je parviendrai peut-être à faire apparaître la plus intime des écritures, celle de nos grands prédateurs.


Henry Bauchau



Extrait du livre Le boulevard périphérique

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