dimanche 15 juin 2008

Esquisse






J'écris ces quelques mots
dans le carnet à spirales bleu.
Toi tu es allongé dans le hamac.
Une odeur de tabac blond t'entoure.
Je suis des yeux la fumée bleutée.
Ta main posée sur le rebord du hamac
comme suspendue au bord du vide,
émouvante de fragilité,
vulnérable dans l'abandon.



Aujourd'hui le hamac est vide.
Il n'y a plus l'odeur du tabac blond.
Le silence habite le jardin.
La nuit les arbres font des ombres bleues
remontant de la mémoire lointaine
crevant la surface des jours immobliles.
Je me souviens avec une précision douloureuse
de ta voix qui soudain murmure:
"c'est pas croyable comme tout disparait"



(Le Croquis est de Joël)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce texte que tu avais écrit pour les Impromptus avait une résonance si particulière. Ce portrait est saisissant et tellement touchant.
Bises
François

estourelle a dit…

Comment peut-on par le dessin saisir un regard qui regarde à l'intérieur, c'est un mystère qui me sidère!