mercredi 29 avril 2009

Pensées





penser, vivre, mer peu distincte;
Moi-Çà-Tremble,
Infini incessamment qui tressaille.


Ombres de mondes infimes
ombres d'ombres
cendres d'ailes.

Pensées à la nage merveilleuse,
qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,
loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer;


étrangères en nos maisons,
toujours à colporter
poussières pour nous distraire et nous éparpiller
la vie.


Henri Michaux

1 commentaire:

Bifane a dit…

Les pensées poétiques du Maître... Je l'ai découvert en deux temps, celui-là. D'abord un début de livre qu'on m'avait montré pour rire : regarde, tellement c'est con, c'est nul, tu vas rire !
J'étais tellement con et nul moi-même que oui, j'ai ri...
On laisse des fois d'absolus tartes penser pour nous, on mériterait des beignes...
La deuxième fois, je ne sais comment, j'avais hérité du bouquin, là, sur l'étagère, parmi d'autres. Je l'avais jamais rouvert. C'était un soir, calme et solitaire. J'ai rouvert le livre, j'ai plongé dedans, la nuit a passé, j'étais toujours accroché aux pages, les yeux comme des harpons, je voulais plus lâcher...
Révélation, ça s'appelle, une chose pareille.
L'espace du dedans, il s'appelait, le livre... Des fois, j'y retourne, c'est un univers, c'est un monde, une folie furieuse, une création incroyable...