dimanche 29 août 2010

baptème


Se replonger dans les eaux de l'enfance
eau salée sauvage de l'océan

je m'endors tout près de l'eau
à l'écoute j'attends la marée
les yeux fermés

mais le sommeil ne vient pas
ce n'est plus comme avant
la machine à rêves est cassée

les bateaux n'ont plus en leur cœur
le refuge espéré
la fatigue
les soucis submergent tout

le sommeil est juste une torpeur
on s'éveille pourtant régénéré
la tardéma* et le ressac ont tout emporté

les brisures de la vie les cauchemars
les ruines de batailles perdues

le jour se lève j'écoute le nocturne
de Chopin en ut dièse mineur

un autre emportement
vers un ailleurs
qui se dérobe sans cesse

*Mot hébreux qui signifie
le sommeil
"il est notre partie obscure
celle dont nous nous relevons en forme
comme au bout d'un hivers"

3 commentaires:

Bifane a dit…

Est-ce qu'à force de se dérober, il finit par se perdre, nous échapper définitivement ?
Vieillir ne serait-il pas alors comme mourir avant l'heure, n'être plus qu'une survie, toute vidée de sa substance ?
C'est une troublante pensée... qui m'engage à ne jamais renoncer au rêve, si futile soit-il...

Estourelle a dit…

peut être qu'un jour le rêve et la réalité se rencontrent et s'harmonisent peut être est ce quand on accepte la vie et [ou] la mort ?

et vieillir serait apprendre à mourir (une dépossession) de rêves et de réalité...???

Bifane a dit…

Accepter la mort... étrange comme cela me paraît moins difficile, à bien y réfléchir, qu'accepter la vie. Parce qu'au fond, accepter la vie, ce n'est pas seulement respirer et endurer ce que le quotidien nous donne à traverser, il me semble qu'il y a plus, une démarche plus loin, une volonté plus forte qui veuille réellement vivre, empoigner la vie dans son ensemble et trouver le moyen de l'aimer pour ce qu'elle est, sans la travestir de fausses grâces, sans l'enlaidir d'ombres excessives, juste comme elle est...
Peut-être qu'alors, oui, il y aurait moyen d'harmoniser le rêve et la réalité...?