vendredi 20 août 2010

Enfance


Rue de l'Océan tu traînes tes souvenirs
comme un funambule efflanqué
perdu sur son fil
t'as laissé tes amarres à la dérive

rue de l'Océan tu prenais tes rêves
pour la réalité la maison était un navire
la rue la digue la ville entière

tu jouais au naufrage au sauvetage à ton gré
l'océan berçait tes rêves
le bruit du vent des vagues

étaient le roi des tes songes il t'habitait
d'une présence fantasmatique
la proue l'angle vif d'une maison
fendant les flots

tu commandais le gréement
jouant avec les mâts les voiles
au long des jours sans fin

tu errais dans des îles perdues
la mer était une complice souveraine
qui t'enveloppait t'enveloppait

jusque dans la maison la nuit
quand le vent soufflait
et que tu ne dormais pas

instant tout à toi
éphémère fragile
qui fait de l'enfance
un coquillage
ourlé de transparence

3 commentaires:

maria-d a dit…

c'est très beau...
nous trouvons souvent dans nos souvenirs d'enfance des éclats de cette joie merveilleuse...

Belle soirée à vous

Bifane a dit…

Ce temps si précieux où le monde n'était qu'un grand possible, sans frontières ni limites...

Anonyme a dit…

Une enfance non biologique peut toujours surgir au coin d'une rue.