jeudi 5 mai 2011

Des châteaux...pour elles




______________________On ne peut accéder à l'enfance
______________________scellée elle reste en errance,
______________________des pas disparus sur le sable gris
______________________traces effacées sur le chemin d'Orbiny.

______________________La mémoire surgit par intermittence
______________________hachée hachurée inachevée,
______________________un treillis ponctué d'absence
______________________doutes et regrets effleurant les pensées.

______________________les châteaux perdus du Grand Meaulnes
______________________narguent ma vie sans terre sans aulnes,
______________________mes racines sont une ville austère
______________________que hantent les pas de ma mère de ma grand mère,

______________________mes pas se mêlent aux leurs,
______________________par intermittence j'absorbe la ville
______________________je m'y noie je rejoins leurs douleurs
______________________sous l'œil indifférent des terrils,

______________________je leur invente alors des châteaux
______________________je monte aux fraîches tourelles
______________________je les abreuve de la vue de l'eau
______________________les mouettes les effleurent de leurs ailes.

2 commentaires:

mémoire du silence a dit…

C'est très beau... et j'ai envie de te déposer là cette phrase qui me colle à la peau depuis longtemps déjà, et à laquelle j'entends comme un écho à ton ton poème :
"la mémoire du silence nous rend aux temps immémoriaux, aux grandes solitudes de l'enfance"
G. Bachelard

estourelle a dit…

Il y a aussi dans l'enfance un sentiment d'union avec la nature que l'on perd peu à peu du moins pas avec cette intensité et c'est souvent les lieux imprégnés de ces expériences du "numineux" comme dirait Durkeim qui nous ramènent à l'enfance et à une certaine qualité de silence d'écoute qui nous imprègne profondément c'est vrai...