lundi 24 octobre 2011

La fiancée des corbeaux

"...La liberté est devant moi, totale. Choisir un mot, puis un autre, le suivant. Les dessiner, dessiner un sentier, des montagnes, des villes, des soleils. Voir ces villes et ces soleils mieux que s'ils existaient. Voyager à travers les régions brumeuses de la mémoire, les terres éblouissantes de l'imagination, les espaces sauvages du désir. Écrire comme je marche, un mot après l'autre, sans horaires, sans clôtures, sans projets. Ma table est à côté de mon lit, je dors, je rêve et je repars, de jour, de nuit, sur ces chemins d'encre.

J'écris quand je vis, je vis quand j'écris
. Chaque mot ajoute un élan à mon geste, à mes pas. Chaque pas m'offre un mot.
... Je voyage à travers l'or des jours et les ombres de la mémoire vers des rivages inconnus. Je poursuis le grand voyage immobile dans le silence de de mon appartement, entre les déserts violets de lavande et toutes les silhouettes que j'ai dû croiser un jour dans les pays que j'ai traversés et les livres que j'ai lus, qui sont en moi comme des villes vibrantes de peur, de désir et de lumière..."


René Frégni

Aucun commentaire: