mardi 9 octobre 2012

Revisiter



_______________________Antigone






Antigone fut le bâton d’œdipe
et les yeux et le cri.
Son cri s'élève toujours
intemporel
rebelle incandescent.

« Il y a une colère
une étrange et brusque fureur
qui grandit en traversant mon corps...
C'est le cri vers la lumière
de ceux qui sont nés pour elle
qui ont été indéfiniment exilés...

Le cri progresse sauvagement en moi,
il me déchire, il me brise
sur un sol sans devenir
me force à verser mes larmes
les plus dures. »

« Œdipe, comme le désir, ne peut mourir;
il poursuit sa route là où nos yeux trop faibles
ne peuvent le suivre,
il laisse à Antigone la charge
et le poids de la mort. »     Henry Bauchau     Antigone


 

Monologue d ' Antigone sur la route de Thèbes

Comment a t-on fait
pour survivre
à tant de tempêtes
et cette paix qui m'envahit,
assumer les tares familiales
les trous inconscients
où l'on s'abîme
comme une pierre
tombant au fond d'un puits,
le regard pourtant
se lève droit vers l'horizon,
on a tenu la barre
tenu le cap
et le sillage se dessine
inexorable
inaltérable,
chacun a lancé ses filets
parfois au hasard
à l'aveuglette
nul ne sait ce qu'il adviendra,
mais cette paix qui m'envahit
comme un soleil levant.           Estourelle (écrit le 7/10/2007)
  

3 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

se relever
sentir la force
le regard de l'envie
et crier la vie...

maria-d a dit…

Cette ligne d 'horizon pétrie d'éternité
et qui nous porte, nous élève
vers l'éternel



une belle revisite, merci
et beau dimanche

dorio a dit…

autre temps autre lieu
même danse ?



air frais de la nuit qui finit

air douillet devant le clavier

qui aspire à cette transaction secrète

la confidence de voix à oreille

la lecture d'un poème presque effacé

sur un chemin qui va se perdre

avec pour toute compagnie

sans louange et sans arme

l'inestimable paix...