Chanson d’étéLe soleil brûlantLes fleurs qu’en allantTu cueilles,Viens fuir son ardeurSous la profondeurDes feuilles.Cherchons les sentiersA demi frayésOù flotte,Comme dans la mer,Un demi-jour vertDe grotte.Des halliers touffusUn soupir confusS’élèveSi doux qu’on diraitQue c’est la forêtQui rêve…Chante doucement ;Dans mon cœur d’amantJ’adoreEntendre ta voixAu calme du boisSonore.L’oiseau, d’un élan,Courbe, en s’envolant,La brancheSous l’ombrage obscurLa source au flot purS’épanche.Viens t’asseoir au bordOù les boutons d’orFoisonnent…Le vent sur les eauxHeurte les roseauxQui sonnent.Et demeure ainsiToute au doux souciDe plaire,Une rose aux dents,Et ton pied nu dansL’eau claire.Albert Samain / Au jardin de l’infanteBel été à vous chère Estourelle
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Chanson d’été
Le soleil brûlant
Les fleurs qu’en allant
Tu cueilles,
Viens fuir son ardeur
Sous la profondeur
Des feuilles.
Cherchons les sentiers
A demi frayés
Où flotte,
Comme dans la mer,
Un demi-jour vert
De grotte.
Des halliers touffus
Un soupir confus
S’élève
Si doux qu’on dirait
Que c’est la forêt
Qui rêve…
Chante doucement ;
Dans mon cœur d’amant
J’adore
Entendre ta voix
Au calme du bois
Sonore.
L’oiseau, d’un élan,
Courbe, en s’envolant,
La branche
Sous l’ombrage obscur
La source au flot pur
S’épanche.
Viens t’asseoir au bord
Où les boutons d’or
Foisonnent…
Le vent sur les eaux
Heurte les roseaux
Qui sonnent.
Et demeure ainsi
Toute au doux souci
De plaire,
Une rose aux dents,
Et ton pied nu dans
L’eau claire.
Albert Samain / Au jardin de l’infante
Bel été à vous chère Estourelle
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