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lundi 29 septembre 2014
"Le recours au forêt"
A mon origine,
Subsiste une forêt primaire où mes rêves se gorgent[ ]
[de l'humeur humide des arbres]
Cette forêt existe et n'existe pas.
Son peuplement s'est fait en dehors de moi
Par strates de vue croisées, mêlées et aimées.
En moi.
Il est l'habitat des lianes entrelacées de milles raisons
Dont je ne puis déchiffrer tous les motifs.
Botaniste dormant,
J'aime me perdre dans ce territoire et faire sève d'inconnus.
J'y croise parfois des êtres étranges
Qui ont même forme et même visage que moi.
Mais l'envie est si forte de m'enfoncer encore plus loin
Que je tiens mes yeux à la volonté de mon désir,
Suivant celui-là qui me ressemble trop.
Bien sûr,
Je rêve...
Et ce recours au forêt
Me libère des monstres d'un monde qui raconte les rêves
Et brûle ses forêts.
Dans ce monde,
Je me sais dérisoire mais plein d'espoir.
Car je suis armé
Du "fini mais sans bords" que m'a offert mon ami.
C'est une devise dans la nuit.
Demain autrement dans la terre,
Réconcilié de me savoir fini mais sans bords interdits
Et cela me suffit pour marcher...
Fol esprit,
Je dessine dans les cavernes de mon chaos
Les fresques qui excitent mon cerveau.
J'aime ce désordre fait de couleurs, de traits, de récits
Trouvés dans les pots abandonnés d'autres fols esprits.
mon dessein
Est un chaos fait de milles chaos
Qui maculent les parois de mon âme,
La rendant invisible à tous ceux
Qui voudraient guérir ce qui justement me tient en vie.
Je récite souvent à haute voix les particules d'un cosmos
Qui autrement sont illisibles.
Cet exercice fait de ma peur une étoile comme une autre
Je puis voir de mon point l'étendue d'un langage
Où l'homme brille au reflet d'un vide plus brillant que lui
Pas d'autres mondes
Que ce monde plein de mondes
Et dans la nuit illuminée,
L'apparition et la disparition de tant de vie;
Dont les mots me seront toujours étrangers,
Mais qui me façonneront,
A l'axe d'une vie
Qui saura voir son étoile et lui parler.
Texte Jean Lambert Wild
Photo Tristan Jeanne-Valès
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