lundi 29 octobre 2018

Ville



La mémoire transforme. Dans la boite du temps au fond, un théâtre. Un homme seul joue avec des masques de terre, ocre. Plus devant, un quartier ancien, restauré, qu'on ne reconnaît plus très bien. Sur une stèle la statue de l'homme d'avant, sa tête seule en relief et ses mains qui jouent dans la pierre. le monument est placé devant la bibliothèque. Les mains multiples et mouvantes forment un bas relief et nous invitent à voir plus loin.

  
Un lieu de bonheur, un périmètre défini, petit mais tout en angles et en recoins, un lieu clos ouvert sur le ciel, accolé à l'église dont les murs font un rempart pour les rêves. Les acacias protecteurs aux fleurs nourricières s'élèvent haut. Les jeux élargissent encore l'espace. Ce n'est plus une court c'est une vaste plaine où galopent des chevaux et nous en sommes les maîtres.


C'est un ventre - un ventre de ville - c'est matricielle - ça fait peur aussi - on le traverse - on y traîne un peu - on fuit parfois ses ombres inquiétantes - il y a des odeurs de fleurs et de fruits pourrissants - des voix qui s'interpellent - une silhouette noire anguleuse passe derrière les poteaux de ferraille - une silhouette effrayante et attirante.


Dans la traboule des ombres furtives s'esquivent.
Les clochards dérivent.
Les chars à bras cahotent brinquebalent  
ils déchargent leurs meules de fromage.
Dans ce couloir obscur je me suis effacée.

Écrire c'est aller se chercher dans la nuit




       

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