Chemin
faisant, le chemin nous fait, cet
adage souvent proné dans les quêtes spirituelles où ce
qui compte ce
n'est pas le but mais le chemin de
transformation, l'ascèse, je le ressens aussi dans la randonnée où
littéralement le chemin me transporte,
m'ouvre des portes. Chaque pas est
différent du précédent, chaque pas me
donne à vivre un autre moi-même. Les paysages changent,
mes pensées vagabondent, suivent et se transforment en simultanée. De l'obscurité des forêts, de la fougue des côtes océanes, du noir basaltique de la roche à la couleur
fauve des bruyères, du rouge des coquelicots
à la lumière jaune des fleurs de genets, mes sentiments vont de la
mélancolie à la joie. Je passe de la pesanteur de la terre à la
légèreté des ciels azurés, de la
tristesse des ombres du soir, à la tranquille sérénité des nuages
opales, de la douceur d'une violette à la flamboyance des boutons
d'or. Parfois si lourds les pas, mais parfois l'âme esmuciée*
de notre corps crie
d'un bonheur tendu comme une corde,
un cri tellement intensément silencieux
que ça pourrait nous faire mourir.
*esmucié mot datant de l'époque médiéval
signifie sauver glisser échapper
Abécédaire : lettre C
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