vendredi 12 septembre 2008

Mélopée






Je savais très bien
anesthésier la souffrance
tu m'avais bien appris
partir dans les rêves
oublier le corps
lire jusqu'à plus soif
être ailleurs.

Aujourd'hui je ne sais plus
mes rêves se sont effilochés
les livres me semblent vides
même le marc n'a plus le goût
des raisins d'autrefois.


La souffrance remonte pourtant
mélopée lancinante
"Que je m'oublie et je demeure
comme le rameur sans ramer
Sais-tu ce qu'il est long qu'on meurt
à s'écouter se consumer"


Aragon si souvent chanté hier
aujourd'hui ces paroles
ne sont plus que des cristaux de glace
qui m'enserrent le coeur


Les enfants sont partis
Toi tu n'en finis pas de t'en aller
les projets les désirs s'émoussent
le corps s'affaisse
bien trop lourd.

On peut toujours lever les yeux
vers les étoiles filantes,
dans un brouillard de larmes
se dire que le temps passe trop vite
mais ne jamais oublier
ma main d'enfant dans la tienne
sur les chemins
dans les genêts dorés
pour l'éternité.
Sentir son corps vibrer
de toutes ses fibres,
danser la vie ?

Aucun commentaire: