vendredi 17 juillet 2020

"L'invisible dehors"




"Cette sensation de marcher au milieu de nulle part, de couper à travers la toundra sans rencontrer de sentier ni suivre de direction précise. Evidemment, nulle part cela n'existe pas. Le monde ne quitte jamais notre horizon, même au cœur d'un territoire inconnu et sans nom. Cela n'empêche. Rien n'égale ces premiers pas sans murs ni plantations humaines en vue. Sans personne en soi, pas même l'ombre de soi.


On écrit pour donner voix à ce qui, autrement demeurerait muet, enseveli sous la piétinement des paroles. On écrit pour quitter l'insomnie des conversations, ces longs repas du langage. On écrit au commencement. On commence d'écrire dès lors qu'on dépasse l'écrit, à l'écoute d'une source qui, de l'intérieur des terres jusqu'au largeurs côtières, quitte le langage fermé du chemin.


Là où finit le langage fermé du chemin, où cesse le dialogue des pas et de l'ouvert: s'arrêter. 
Là où s'arrêter commence, le voyage émerge parfois de son silence et s'adresse au voyageur."


"je ne voyage pas pour me déplacer quelque part, mais pour me déplacer. L'essentiel est de se mouvoir." (Robert Louis Stevenson)

Pierre Cendors: l'invisible dehors
Carnet islandais d'un voyage intérieur



2 commentaires:

Laura-Solange a dit…

J'ai vraiment adoré ce livre... Suis contente d'en relire des passages ici!

estourelle a dit…

ça ne m'étonne pas!! :))