au bord de l'abîme
la stupeur nous rend muet
une guerre prend le pas
les mots me manquent
juste un tremblement de taire
un taire qui nous broie
des mots enrayés
des mots enragés
s'enfoncent
dans la boue du non sens
dans un lourd silence
au loin
quatre pies volent
traçant un trait pointillé
dans le ciel bleu
le poème doucement
se pétrifie
sur un pourquoi
où résonnent les bombes
au fond du cœur lourd
un cri d'impuissance en morse
qui se voudrait
messager de paix
mais que peut la poésie
face à la barbarie
Raul Rivero poète journaliste Cubain écrivait en prison ceci en 2003 :
1 commentaire:
Beaucoup d'artistes purent surmonter leur détention par l'Art
Jorge Semprun qui se récitait et partageait de la poésie avec ses camarades à Buchenwald
Zoran Music qui dessinait clandestinement sur des petits bouts de papier à Dachau
Angel Parra qui composait clandestinement ses chants et ses musiques à Chacabuco
Zhu Xiao- Mei qui se répétait dans sa tête des partitions de Bach en camp de rééducation aux frontières de la Mongolie Intérieure
et tant d'autres encore connus et inconnus...
et que dire de Dostoïevski ... oui, "l'art sauvera le monde"
merci Estourelle pour ce cri du coeur
"Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre" Dostoïevski
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