"car nos souvenirs sont notre inviolable secret et notre bien inaliénable et personne ne peut nous contester cet inexplicable trésor. A partir d'ici la mélancolie tourne en espérance et donne lieu aux douces rêverie de la poésie et de la musique, et plus généralement quand la mort consacrant le fait accompli de l'avoir vécu a mis le sault final à l'irréversible irrévocable de notre vie, c'est avec l'impossibilité de revivre, le mystère indestructible de l'existence révolue qui est affirmé pour toujours. On demande pourquoi cet absurde succession d'évènements sans finalité transcendante qu'on appelle une vie humaine et dont le seul aboutissement parait être le néant. Paradoxalement c'est la mort elle même décidant pour l'éternité, qui a jamais nous sauve de l'inexistence. Entre le non-être et n'être plus, il y a la distance infini d'avoir été, et rien au monde ne peut désormais nihilisé une telle distance. Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été, désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d'avoir vécu est son viatique pour l'éternité." Vladimir Jankélévitch
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