" Fils d'humain, ces ossements vivront-ils ?" (Ezéchiel)
écrire encore malgré bien sûr
cela peut sembler bizarre
se taire serait pire avec
juste les ombres
on ne sait plus dans les yeux tant
se confondent les formes
possibles qu'il n'y ait que des arbres qui manquent
maintenant et peut être du sable
des remparts de sable des dunes
vieux pays d'os
des yeux
comme une mémoire qui fouille
dans le sable des mots des gens
aimés ou pas perdus ou non
gens de rien grains de gens
jusqu'à la masse de sable devant
dune
une toile cirée à carreaux jaunes
là malgré tout plus
que le sable et moins présente
en fin de compte ce soir
encore vivant devant
c'est tout ce qu'on peut dire
avec ce qui a versé
de l'autre coté du sombre
quand ça passe en bourrasques
de pluie de nuit de bruit qui cassent
des fibres
les carreaux jaunes sans îles
vagues de dunes les unes
après les autre sur les os
secs
remanier le pays remodeler refaire
comme un sol des mots des choses
sans être sûr de tout
à peu près cela
poème ou retour des choses qui n'a que faire
en main d'être ou pas juste
retour des choses
dans ce bazar et quoi
souffle court ahane comme parle
en face encore
au bout
c'est du brouillard épais pas loin qui monte
et il ne laisse pas vraiment seul
dans la musique
du sable
rien n'est plus lisible
n'est-ce pas
Antoine Emaz - Caisse claire
Poèmes 1990-1997
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