vendredi 29 janvier 2016

L'homme a venir (souvenir d'atelier d'écriture)




Si j'étais sculpteur je façonnerai le visage de l'Homme tel que je le verrai dans un à venir. Il aurait un front haut un et une tête plus allongée pour avoir penser et penser encore le monde. Il aurait les yeux fermés sur une concentration heureuse, un désir de comprendre maîtrisé, un détachement de l'avoir. Il aurait le sourire paisible de l'écoutant qui accueille la parole de l'autre sans la posséder. Il aurait les oreilles en forme de conques, ouvertes aux bruits de l'univers, ceux du vent de la mer, ceux des arbres des animaux, ceux des hommes des femmes des enfants. En pensant à cette sculpture je me dis que cet homme là ressemble un peu à Bouddha, ceux qu'on voit dans les temples, si grands si majestueux, recouverts d'or, et qui ont l'air si tranquilles, mais ma sculpture ne serait pas Bouddha ce serait juste un homme et je ne suis pas sculpteur! 

Alors je me console en imaginant mon visage d'Homme dans ma tête comme d'un idéal à atteindre. Quelqu'un que j'aimerai rencontrer.  Ces visages existent autour de moi mais encore flous, et celui que j'aimerai être au fond de moi est encore bien enclavé dans son bloc de granit ou de marbre, il n'y a pas encore de sculpteurs pour le faire advenir.

Ma statue ne sortira jamais de son bloc de pierre. Je resterai face à de la terre brute mais peut-être mon rêve imaginaire d'Homme idéal sera inscrit dans cette terre, dans le moindre grain de sable comme l'espoir infime d'un devenir activant des rouages mystérieux, une empreinte cachée en nous même, de quelque chose de beau, que nous ne connaissons pas encore.

1 commentaire:

Patrick Lucas a dit…

entre la foi et la patience