mardi 8 juillet 2025

La femme arbre




         

                                    

                                        la femme arbre retrouve ses racines

                                        dans les forêts de l'enfance

                                        des océans  des étés  de lumière

                                        ses branches antennes vers le ciel 

                                        vers les astres ça la relie à l'infini 

                                        un plus vaste que la terre

                                        elle a besoin des deux forces

                                        elle tente de les unir

                                        elle tremble sous le vent elle

                                        cache des cicatrices 

                                        dans l'écorce de son tronc



Peinture : Gustav Klimt



samedi 5 juillet 2025

Lignes de fuite

 


je ne sais pas quel itinéraire prendre. La route disparait au loin et m'entraine avec elle dans son resserrement infini. Le paysage qui défile me happe et me guette. Écrire c'est oublier qu'on est mortel, c'est partir en voyage sur une route qui n'existe pas dans une direction X. Tout ce qui brille attire. Un soleil levant, un lac, un étang, un coucher de soleil sur la mer. On rêve assis au bord du monde, les reflets d'un canal à Venise tout près de la main, un campanile , des mouettes tracent des lignes dans un bleu parfait. Si loin si proche. 


Estourelle: 17 avril 2016


Peinture de Kandisky





mercredi 2 juillet 2025

"recherche du silence perdu" ?

 




                                              "Il Treno" de John Cage








jeudi 26 juin 2025

Glenmor - Puis nous garderons











Quand nous n’aurons plus notre bel habit d’enfance
Quand les bois de Noël seront cendre un peu plus
Quand toutes les beautés qui furent insouciance
Seront de noir vêtues sur les tables du souvenir,

Nous verrons tout ensemble cassés
Et le dos du paysan et le pas des chevaux
Nous irons tous ensemble larguer
Nos trois sous de mémoire au cimetière des bateaux.

Quand nous n’aurons plus le sel des eaux de Guérande
Quand la barque sénane ira déroutée pour un temps
Quand la pluie des montagnes sera jus de prébende
Quand l’île sera folle, la terre dans le vent

Nous verrons tout ensemble mêlés
Nos trois sous de mémoire, le répons d’un écho
Nous irons tous ensemble guetter
La dernière lueur sous les ruines du hameau.

Quand nous n’aurons plus notre folie coutumière
Pour déjouer la loi et le joug du puissant
Quand nous dirons l’histoire couchés sous la bannière
De qui brûle au soleil les vergers d’Occident,

Nous verrons tout ensemble faner
Nos dernières splendeurs, nos fleurs de libertés
Nous irons tous ensemble mendier
Notre droit de vivre sous le porche des cités.

Puis nous garderons notre bel habit d’enfance
Car les vents de demain sont de gel et du Nord
Les chants de la terre iront tramés de souffrance
Si nous prenons l’habit, la tunique des morts.

Tous nos bras sont tendus vers un ciel
Où tout l’or et le bleu sont de sable et d’argent
Notre gloire fut mise au sommeil
Nous irons la chercher pour un autre printemps.





mardi 24 juin 2025

"Santé mentale"

 


"Au Moyen Âge, on supposait qu’il existait dans le cerveau des fous une pierre appelée « pierre de folie ». Au XVIème siècle, le recours à la trépanation était censé permettre d’extraire cette pierre afin de guérir le malade de sa folie. Ainsi, le tableau de Jérôme Bosch, exposé au Prado, représente cette intervention chirurgicale.

Depuis plusieurs siècles, des méthodes différentes, allant des plus obscures aux plus scientifiques, se sont succédé pour guérir les fous. Mais force est de constater que la folie insiste malgré toutes nos tentatives pour l’éradiquer. Une des tendances actuelles serait de faire comme si elle n’existait pas. Il semble en effet ne plus être « politiquement correct » de parler de folie. Les enfants fous sont appelés aujourd’hui handicapés. Il ne s’agit plus de les soigner mais de les rééduquer, et les adultes fous, faute de places dans les hôpitaux psychiatriques, sont laissés le plus souvent aux bons soins de la prison lorsqu’ils sont violents, ou dans la rue, sdf sans moyens et sans espoir du moindre changement possible. Le nombre de lits dans les hôpitaux psychiatriques se réduit drastiquement de jour en jour, tout comme le nombre de psychiatres. Les lieux de consultation en ambulatoire sont surchargés et de moins en moins nombreux. Pour les enfants par exemple, beaucoup de lieux de soin ferment leurs portes. Une certaine politique de la santé mentale, dans un souci qui semble être aussi économique, ne permet plus de faire de place à la folie."

https://lesecretderriereletableau.fr/la-lithotomie-jerome-bosch   ICI





vendredi 20 juin 2025

Ligne



Wassily Kandinsky


 La ligne qui va

Faire revenir du passé les images, les sensations non par nostalgie mais pour renouer avec une intensité de vie, de bonheur. Tenter de s'y accorder avec toutes les couches rajoutées depuis. Défaire les constructions, suivre la ligne qui va de soi à soi, l'actualiser dans l'aujourd'hui. Préserver la vie d'une parole, la placer dans un horizon plus vaste, prendre au mot ce qu'on est. Ce qu'on saisit à la volée, prend forme sous nos yeux, révèle sa logique, sa cohérence, dans une lente remontée mot à mot, au cœur de ce qui est une pensée. Ce sont moins les mots qui guident, qu'essayer de dire un incertain de soi, un inconscient partout présent, difficile à cerner mais essentiel, quelque chose qui nous pétri, dont on est le ferment et dont on essaie d'accoucher.

Estourelle  :  Lundi 9 mai 2016