lundi 1 juillet 2013

Voyage intérieur

On s'enivre  de beauté comme de vin. le poète est seul devant ses mots échappés d'une blessure. Le soir au  cloître San Appollonio il n'y a personne: une bénédiction de vrai silence, de vraie solitude, un îlot où l'on tourne sans se perdre. A Venise on tourne et on se perd. Le labyrinthe des ruelles fait écho au labyrinthe des pensées. C'est aussi Le matin que la volupté est la plus forte. La nuit a été une grande vague effaçant la journée précédente. Tout est à revivre à redécouvrir avec un autre regard. La solitude est un peu monstrueuse si on ne l'habite pas. La question est comment l'habiter ? par des livres, des regards des pauses. Ouvrir les yeux, l'odorat, tout est mystère...
 
Parc Sarvognan une grande paix m'envahit. Dans ce quartier juif j'écris quelques lettres hébraïques, Un lien avec ce chemin sinueux et biblique jamais abandonné, ou si abandonné il continue en moi en chemin de vie. Les jardins à Venise sont des refuges ,une réelle rupture avec le flot des touristes. Oui c'est bien  l'arrivée à Venise qui est le plus intense, un moment de grâce, vous flottez au dessus des canots en apesanteur. Après, tout va trop vite, vous êtes happé, avalé par la profusion, la déroute, la fatigue, l'ennui, la boulimie de beauté, un paradis artificiel, une façade vide. On s'y épuise à trouver une direction, un but, un sens. C'est à ce moment là qu'il faudrait partir et puis attendre d'avoir à nouveau envie de Venise comme de quelqu'un que l'on a pas connu, ou mal aimé, qui ne s'est pas dévoilé et ne se dévoilera jamais...                          

1 commentaire:

mémoire du silence a dit…

Merci...
j'ai ressenti il y a quelques années une émotion identique dans la Juderia de Cordoue ...
merci ...
et à bientôt par d'autres voies
;-)