dimanche 7 juillet 2013

Cammino facendo ci fa il cammino

C'est quand on la quitte qu'on la regrette. On n'aura pas fait toutes ses rues, on n'aura pas pris assez le temps de la nonchalance. On voudrait rester encore alors qu'on voulait partir. Mais c'est parce qu’on part que regrets et désirs assaillent. Alors goûtons le départ et sa douce mélancolie! Venise cela signifie une marche lente obstinée labyrinthique vers soi même. Pas d'extase pas de merveilleux. Pourquoi ai je emporté ce sac de la marine de mon grand père, ce chapeau de ma grand mère, je ne sais pas. Pour faire revivre ces objets inanimés, pour porter son passé comme un fardeau et puis le déposer tel un trésor,
pour convoquer des forces ancestrales bienfaisantes, pour renouer en sentant les nœuds marins sous ses doigts, pour s'aider à affronter une perte à venir. J'ignore tout de ces choses, cela s'est fait dans une impulsion quasi hypnotique. Rien de nouveau à Venise mais la quête de soi, son inconnu, sa beauté cachée, son lien à l'infini, face à la mer, aux bateaux en partance. Pourquoi ici, peut-être parce que c'est accessible, à quelques kilomètres de son chez soi et que le dépaysement est total,ou à cause d'un attrait magnétique? Il faut pourtant se dégager de l'artificiel renouer avec l'austérité et le dépouillement. C'est une gageure folle ou poétique. Je suis une ombre qui marche dans le débordement des vanités dans l'étalement du luxe ou bien je suis dans la lumière et je circule dans un théâtre d'ombres, et je vis dans ce paradoxe. J'aime les îles, les lieux clos et ouverts sur la mer. A la toute fin, San Michele l'île de la mort. 


2 commentaires:

mémoire du silence a dit…



Iles

Iles

Iles

Iles où l’on ne prendra jamais terre

Iles où l’on ne descendra jamais

Iles couvertes de végétation

Iles tapies comme des jaguars

Iles muettes

Iles immobiles

Iles inoubliables et sans nom

Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu’à vous


Blaise Cendrars / Du monde entier au cœur du monde / Feuilles de route

estourelle a dit…

merci !
de lancer une chaussure
et de venir dans l'île blog !

:)